De la société de consommation à une société de contribution - USI - Bernard Stiegler

Bernard Stiegler
Bernard Stiegler

USI 2010 : conférence incontournable du l'IT en France
Rendez-vous annuel des Geeks et des Boss souhaitant une informatique qui transforme nos sociétés, USI est une conférence de 2 jours sur les sujets IT : Architecture de SI, Cloud Computing, iPhone, Agile, Lean management, Java, .net... USI 2010 a rassemblé 500 personnes autour d’un programme en 4 thèmes : Innovant, Durable, Ouvert et Valeur.
Plus d'informations sur www.universite-du-si.com


"Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde." Antoine de Saint-Exupéry

L'informatique est-elle un frein à l'innovation ?

Cette question paraît étonnante. Et bien pas tant que ça ! Imaginez cette situation :

Vous êtes informaticien et vous prenez tranquillement au bureau votre café matinal, quand un utilisateur débarque pour vous raconter qu'il a une superbe idée de développement pour l'entreprise mais que cette idée a besoin de moyens informatiques pour qu'elle fonctionne.

Vous lui répondez qu'il n'y a pas de problème mais qu'il doit faire un cahier des charges et qu' après l'étude du dossier par la DSI (estimation des coûts), il devra justifier les dépenses en fonction des gains attendus. Puis une fois que la demande aura suivi tout le processus de validation, la DSI commencera éventuellement à travailler sur ce dossier car pour le moment, elle a d'autres dossiers en cours.

L'utilisateur très enthousiaste au départ commence à changer d'attitude et à revenir progressivement sur terre. Pour enfin vous répondre : « Eh bien, je ne suis plus certain de la pertinence de cette idée ».

Nous pourrions citer d'autres exemples faisant référence à d'autres processus de la chaîne de valeurs des services informatiques (de la demande à la mise à disposition des outils) mais le constat serait le même. En fait, ce n'est pas l'informatique en soit qui est un frein à l'innovation mais la manière dont nous organisons l'informatique pour produire éventuellement des services innovants qui l'est.

Nous pouvons aussi comparer l'informatique que nous utilisons au quotidien dans notre sphère privée et celle de l'entreprise. La première est plutôt conviviale et agréable, la deuxième est plutôt archaïque et rigide. L'innovation se crée plus volontiers dans un environnement convivial.

La question à se poser est : Comment sont organisées les entreprises qui sont innovantes avec l'informatique ? SalesForce, Google, Wikipedia, ING Direct, etc

Je n'ai pas de réponse à vous donner mais je pense que ces sociétés la connaissent...

"Les règlements sont faits pour les soldats et non pour les guerriers ; la bataille se rit du code, elle en exige un nouveau, innové par elle et pour elle et disparaît dès qu'elle est terminée." Napoléon Bonaparte

Comment déléguer efficacement ?

Dans les livres sur le management, les auteurs ont souvent une bonne opinion de la délégation.
En synthèse, nous pouvons en ressortir cette phase : « les bons manageurs sont ceux qui savent déléguer. » Le terme important dans cette phrase est le verbe « savoir ». En effet, un bon manager doit savoir déléguer de la bonne manière et en confiant les bonnes tâches. Il ne s’agit pas de se décharger de ses activités sur ses collaborateurs.

Régulièrement, j'observe des manageurs qui délèguent soit des tâches qu'ils n'ont jamais réalisées, soit des tâches liées à leur fonction (par exemple : les décisions ou la responsabilité). La délégation a également ses limites : à un moment donné, il faut bien quelqu'un pour faire le travail. Les managers qui ont la manie de la délégation, ont pour habitude de surcharger leur équipe de tâches plus ou moins utiles.

Ne déléguez jamais à quelqu'un une tâche sans d'abord avoir essayé de faire le travail vous-même. Ainsi, vous en comprendrez la nature et vous saurez ce que signifie bien le faire. Vous pourrez expliquer clairement les choses à faire mais également les erreurs à éviter. Vous serez un bien meilleur manager parce que vous superviserez des personnes dont vous avez déjà fait le travail ; vous l'évaluez de manière plus pertinente et vous pourrez mieux le soutenir. En ayant réalisé la tâche en question, vous connaitrez la charge nécessaire pour la mener à son terme. Ainsi vous pourrez organiser efficacement le travail de votre service.

Si vous ne connaissez pas intimement tous les aspects de votre service, vous finirez par remettre votre sort entre les mains d'autrui. Voilà une position dangereuse !

« La fonction de penser ne se délègue pas. » Alain

Inspiré du livre Rework

Est-il possible de réussir sans diplôme ?

A compétence égale, les entreprises préfèrent embaucher des diplômés plutôt que des autodidactes. Nous pouvons même aller plus loin dans cette affirmation : les entreprises préfèrent embaucher des candidats dont le diplôme est reconnu (grandes écoles) par les sociétés.

Cette démarche semble plutôt logique et elle rassure les recruteurs. Avant de recruter un candidat, il faut définir des critères de sélection et le niveau d’étude fait partie des critères les plus importants dans ce processus. Par la suite, en cas d’erreur sur la personne, le recruteur pourra se défendre de son choix en prétextant qu’il avait pourtant choisi un candidat dont les diplômes étaient irréprochables.

Dans ces conditions, un autodidacte doit être plus performant que les autres et le démontrer.
Nous pouvons également noter que les diplômes sont un bon investissement pour nous tous : le nombre d’années d’études pour obtenir un diplôme sert pendant toute la carrière d’une personne.

Le monde de l’entreprise est très "formaté". Pour exemple, dans les grandes entreprises, le niveau de rémunération est déterminé en fonction de grilles liées au niveau d’étude où les autodidactes n’ont pas leur place.
Il en va de même pour les demandes de financement auprès des banques. Les banquiers font également plus confiances aux diplômes (ou au niveau du compte en banque) qu’aux idées.

Malgré ces barrières, certaines personnes réussissent. Et cette réussite est d’autant plus belle que celui qui l'obtient s'est "fait tout seul".

Quel est le profil de ces personnes atypiques ?
Les autodidactes sont des personnes motivées et passionnées par leur métier. Ils ont beaucoup appris par l’expérience, les livres et ils se forment et s’informent régulièrement pour devenir une référence dans leur domaine. Ce sont la plupart du temps des gens atypiques, tenaces et encore fois passionnés.

Pour aider les autodidactes, la France apporte malgré tout quelques appuis au travers de la formation professionnelle.
- VAE (validation des acquis de l’expérience),
- DIF, Fongecif,
- Plan de formation des entreprises

Alors, est-il possible de réussir sans diplôme ?
Oui, puisque des personnes le prouvent par leur réussite mais cela reste exceptionnel.
Donc si c’est votre cas, soyez passionné et tenace, comme ces autodidactes "célèbres" :

Jean-Claude Bourrelier – Bricorama
Mohammed Dia – M DIA
Pierre Bérégovoy
Bernard Tapie
Michel Leclerc - Décathlon

"Diplôme : Signe de science. Ne prouve rien." Gustave Flaubert